Sarcophage de Tchernobyl : la cathédrale de la peur

Publié le par Alambic City

Sarcophage de Tchernobyl : la cathédrale de la peur
Par Michel Gay et Bruno Comby
Publié le dans Contrepoints
 

Un sarcophage géant a été construit à Tchernobyl et inauguré le 29 novembre 2016. Il est censé protéger l’Ukraine contre les dangers des radiations.

La plupart des dirigeants du monde ont accepté de financer cette énorme boîte pour « garder le diable à l’intérieur » mais ils n’ont aucune idée de ce que représente un niveau dangereux de rayonnements.

 

Mal connaître Tchernobyl et en avoir peur
En réalité, cette protection gigantesque entretient la peur et contribue à faire croire que tout niveau (même infime) de rayonnement est dangereux. Or, la peur est mauvaise conseillère.

Ce sarcophage est certainement un admirable travail d’ingénieurs. C’est le plus grand objet mobile jamais construit par l’humanité, mais il est inutile pour la protection de notre santé. Le monde a malheureusement dépensé 1,5 milliard d’euros pour se protéger contre des rayonnements inoffensifs.

Des personnes non-scientifiques (journalistes, hommes politiques,…) pensent qu’il est justifié de construire cette coûteuse « prison » pour garder le diable radioactif à l’intérieur. Mais c’est faux car, dans ce cas, le diable n’est pas dangereux. L’argent est simplement gaspillé de manière navrante.

 

Quelques précisions sur le rayonnement à Tchernobyl
Dans les jours qui ont suivi le 26 avril 1986, le réacteur en flammes a rejeté une grande quantité de rayonnements directement dans l’atmosphère durant deux semaines. Les niveaux de rayonnement sur le site de Tchernobyl et sous le vent étaient alors extrêmement élevés et dangereux. Ils ont même été mortels pour une trentaine de pompiers et d’ouvriers travaillant courageusement sur place au moment de l’accident.

Mais le rayonnement était principalement dû à l’iode radioactif 131. Or, ce dernier a complètement disparu depuis l’été 1986 (sa demi-vie est de 8 jours), et avec lui le danger. La radioactivité maléfique s’est désintégrée avec le temps. Par définition, c’est toujours le cas.

Actuellement, la radioactivité sur le site de Tchernobyl à l’extérieur du bâtiment du réacteur incriminé (même sans le nouveau sarcophage) est comparable à celle de la nature dans de nombreux endroits du monde (à peine quelques microsieverts par heure). Elle n’a pas d’effet nocif sur la santé. Elle est même peut-être bénéfique (effet hormesis ou d’hormèse).

Par exemple, le sable de la plage de Guarapari, au Brésil, émet jusqu’à 50 microsieverts par heure. Non seulement cette plage populaire n’est pas considérée comme un danger potentiel pour la santé, mais en plus elle est célèbre pour ses effets bénéfiques sur la santé. Les Brésiliens et les Sud-Américains viennent de loin pour profiter de son sable riche en thorium.

 

Sarcophage de Tchernobyl : du gaspillage d’argent
Le nouveau sarcophage de Tchernobyl est donc inutile pour protéger la santé de la population. C’est un immense gaspillage international d’argent.

Cette cathédrale de la peur est l’incarnation financière (et physique) de la radiophobie mondiale issue de la propagande antinucléaire. Cette désinformation est amplifiée par des médias incompétents qui émettent, ou colportent, des jugements sans fondement scientifique.

Cet argent aurait été mieux utilisé pour la production d’isotopes radioactifs pour les soins médicaux (notamment contre le cancer), ou pour développer de petits réacteurs modulaires afin d’alimenter les pays en voie de développement qui souffrent d’un manque d’électricité.

L’humanité est encore bien crédule. Au XXIe siècle, elle en est encore à construire un sarcophage (un tombeau ?) pour contenir un diable imaginaire qui s’est volatilisé il y a plusieurs années.

 

Michel Gay est un citoyen ordinaire, abonné EDF et contribuable, Michel Gay a été pilote de chasse dans une vie antérieure. Il est l'auteur du livre "Vive le nucléaire heureux" et anime le site internet http://www.vive-le-nucleaire-heureux.com. Il a reçu en décembre 2016 le prix Yves Chelet décerné par la Société Française d'Energie Nucléaire (SFEN / PACA).

Bruno Comby est président de l’Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN).

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Y
Je ressens ce dernier commentaire comme ironique. Mais pourquoi pas? J'ajoute que les cathédrales qui embellissent nos villes avaient aussi une fonction contra-phobique, les malheurs humains de leur époque étant attribuées aux colères de Dieu. Maintenant, on fabrique dans des usines sans grâce des vaccins et des...pesticides. Les cathédrales font le plaisir de nos yeux.
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Y
Ce sarcophage est peut-être un tribut payé à la peur irrationnelle, à la faute réelle des techniciens de la centrale. On ne peut pas s'opposer frontalement aux fantasmes. D'autres faits, prolifération des animaux sauvages sur les terres abandonnées pas les hommes, longévité en bonne santé de personnes âgées ayant refusé de quitter leur maison, devraient rassurer. Mais ces arguments rencontrent une résistance.<br /> Qu'importe l'argent dépensé. Là, ou ailleurs?
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Y
Il en faudrait infiniment plus pour arriver au résultat souhaité.
O
Si cet argent dépensé ne sert qu’à apaiser des fantasmes, il serait alors plus utile de répondre aux problèmes bien réels que connait une partie du monde pauvre, comme l'accès à l’eau potable par exemple !