Ça débourre !
Il y a plusieurs raisons qui me poussent à vous écrire ce soir. Si la distillation est bien finie et me parait loin maintenant, je me suis aperçu que dans l'article La dernière bonne chauffe, j'avais complètement passé sous silence le rôle qu'avait joué mon père durant cette campagne de distillation. Je me suis injustement attribué tout le travail alors que celui-ci a assuré la quasi totalité des coupes de bonnes chauffes. Mon père s'était proposé (avec mon insistance) de me faire la coupe à 60 qui avait lieu entre treize et quatorze heures. Que mon père puisse être présent à cette période m'a permis de me restaurer tranquillement et de m'accorder une sieste réparatrice fort agréable, je dois bien le reconnaître : Merci papa ! Cette injustice étant réparée, je peux dormir tranquille...
Je réalise que je vais pouvoir vous parler plus en détails de cette coupe, il y a beaucoup à dire sur cet instant où le distillateur (ou le père du distillateur...) décide d'interrompre le flux tranquille du coeur de bonne chauffe...
Vous êtes nombreux à me faire remarquer que mon rythme de publication d'articles fléchissait quelque peu ces temps-ci. En outre, si j'en juge vos courriers et vos appels téléphoniques du soir et de la journée, vous êtes plusieurs à protester contre le style trop académique de mon dernier article Le marcottage, jugé trop prise de tête. Je vous ferai remarquer que l'école n'est pas faite que de récréations et que la création de ce nouvel espace de discussion avait d'abord pour objectif un rôle pédagogique, celui d'expliquer le travail de la vigne jusqu'à la mise en bouteilles du cognac et du Pineau des charentes. Bien sûr, j'essaie tant bien que mal de vous distraire du mieux possible en insérant des articles d'un tout autre genre mais je dois rester fidèle à mes intentions premières et ceci au risque de vous déplaire.
Je sais bien que pour certains, je ne suis qu'un intermittent de la viticulture mais je me rassure sur le bien fondé de mon dernier article visant à marcotter à tout prix, en voyant qu'après cette lecture, plusieurs de mes plus proches voisins viticulteurs, viennent de faire rentrer une palette de marquants !
Je reconnais volontiers le principe de Peter énonçant que « tout individu tend à s'élever à son niveau d'incompétence ». Avec mon inaptitude à la littérature, je réalise que je suis en plein dedans et que cette motivation à tendre vers l'impossible répond à une frustration orthographique maladive provenant de ma petite enfance.
Mais tant pis, je vais encore continuer un peu à m'enfoncer :
J'ai souvent pensé qu'il valait mieux avoir des enfants mal élevés que d'être propriétaire d'un chien méchant. A n'en pas douter, si votre animal domestique s'aventurait à mordre votre voisin, il serait plus facilement euthanasié que votre progéniture dans pareil situation. De plus, la repentance motivée par un billet de dix euros à la clef pourrait facilement inciter votre sale gosse à se confondre en excuses auprès de votre rancunier voisin.
Plus sérieusement, les cépages précoces en commençant à débourrer dans les terres chaudes nous montrent une fois de plus que la nature ne nous attend pas. Toutes les vignes ne sont pas encore finies de tailler et si ça continue à pousser à cette vitesse, on va être à la bourre sur tous les postes. J'ose pas vous parler de toutes les marcottes qu'il nous reste à faire... C'est pas le moment de prendre des vacances ! Mais ça, ma femme ne va pas vouloir l'entendre...
Allez, un peu de distraction avec ce cultisme sketch «La palombière» .