Jaune, vert, vigne c'est la fleur du Pissenlit !
Quand j'étais petit, au moins une fois par an, mes parents nous emmenaient, mes sœurs, mon frère et moi avec parfois ma grand-mère, rendre visite à mon vieil oncle Édouard et à ma tante Berthe, dans le Nord Charente au Vivier de Longré. De mémoire, cette visite avait lieu le dimanche. Après plus d'une heure et demie de route, à l'approche de midi, la Citroën de mon père passait enfin le vieux portail en fer forgé gris du corps de ferme typiquement charentais. Lorsque nous mettions pied à terre, ma tante et mon oncle nous attendaient sur le perron pour passer à table. Je salivais déjà à l'idée de goûter au traditionnel et incomparable pâté de lapin accompagné de bon pain frais. Ma politesse et ma gourmandise ne se privaient pas pour en réclamer une autre part lorsque mon assiette était finie, ce qui avait pour effet de rassurer et d'amuser nos hôtes. Mais ce qui me marquait le plus et qui continue de me toucher encore aujourd'hui, c'étaient les préliminaires gastronomiques du rituel de cette mise en bouche qui débutait toujours par l'apéritif de Tata Berthe avec sa liqueur de Pissenlit !
Plus tard, lorsque j'étais un peu plus vieux, ma grand-mère Madeleine, à son tour et par nostalgie de son pays d'enfance, Mémé, me transmettait la recette de fabrication du "Cochet d'or" quand les fleurs de Pissenlit du début avril coloraient de leur couleur jaune vif la campagne.
Sous les conseils avisés de Mémé, je découvrais les plaisirs du ramassage des fleurs de Pissenlit dans le but de concocter moi aussi cet apéritif si particulier.
Quand arrive le printemps et que les fleurs de Pissenlit recouvrent les allées de vignes enherbées, je ne peux alors m'empêcher de penser à toutes ces fleurs ensoleillées qui m'attendent pour perpétuer ce délicieux nectar...
J'ai retrouvé la recette du Cochet d'or que Mémé Madeleine m'avait écrite !
Et pour finir la chanson mélancolique de Gérard Berliner "Besoin d'accordéon" extraite de l'album "Chien de Voyou".