La biodégradabilité du glyphosate

Publié le par Alambic City

 Bidon de glyphosate

 

Comme vous le savez peut-être, le glyphosate est un désherbant total foliaire systémique non sélectif commercialisé par la société Monsanto à partir de 1974 sous la marque Roundup. Depuis l'an 2000, le brevet tombé dans le domaine public, permet à d'autres sociétés de produire cette matière active vendue sous différents noms commerciaux.


Pour favoriser son adhérence et sa pénétration sur les feuilles, le glyphosate est  formulé avec un tensioactif. Ces différents surfactants, dangereux pour la santé et l'environnement, répondent à des classements toxicologiques et écotoxicologiques.

 

L'emploi du glyphosate comme pour les autres désherbants est réglementé. Une dose annuelle maximale à l'hectare est fixée en fonction des cultures et du mode de production.

 

Le document qui suit est tiré de la publication des recherches de la société Monsanto  "Le gyphosate est-il dégradable". Dans un soucis d'objectivité, j'ai pensé utile de publier à la suite, les informations recueillies par Wikipédia sur cette molécule.

 

 

 

Résumé (Monsanto) 

 

Il existe plusieurs voies de dégradation des produits chimiques (organiques) dans l’environnement : les voies abiotique et biotique. Cette dernière est aussi appelée biodégradation qui est un mécanisme de décomposition/dégradation des matières organiques par les microbes, bactéries et champignons présents dans les sols ou dans les eaux. 

  • La biodégradation est un processus naturel qui peut exiger du temps.  
  • Dans les sols agricoles ou dans l’eau, le désherbant glyphosate se dégrade complètement en éléments simples essentiellement par biodégradation, par l’action des microbes. 

  • L’ensemble des données scientifiques concernant le glyphosate - et l’AMPA, son métabolite - montre que ce sont des substances organiques biodégradables. Les produits ultimes de biodégradation sont des éléments simples (eau, gaz carbonique, ion phosphate) qui sont aussi présents naturellement dans l’environnement.

  • Paramètre complexe à expliquer, la biodégradabilité a été contestée de manière erronée pour le glyphosate par certains médias et par ceux qui se déclarent, de manière générale, opposés aux pesticides. 


Les informations détaillées (Monsanto)

  1. QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES SUR LA DÉGRADATION DES SUBSTANCES ORGANIQUES DANS L’ENVIRONNEMENT

Il existe plusieurs voies de dégradation des molécules1 organiques dans l’environnement : la voie abiotique et la voie biotique. Cette dernière est aussi appelée biodégradation.

  • Les principaux processus de dégradation des substances organiques naturelles ou de synthèse, comme les produits phytopharmaceutiques ou pesticides, sont la dégradation abiotique et la dégradation biotique. 

  • La dégradation abiotique fait appel à des processus chimiques (hydrolyse, oxydation,…) ou photolytiques (soleil, lumière). Ces processus dépendent essentiellement des caractéristiques chimiques de la substance dégradée.

  • La dégradation biotique, dite aussi dégradation microbienne ou biologique, ou encore biodégradation est un mécanisme de dégradation des matières organiques par les micro-organismes (microbes, bactéries, champignons) présents dans les sols ou dans les sédiments en composés plus simples2. Le stade ultime de cette dégradation est la minéralisation en substances telles que le dioxyde de carbone (CO2), l’eau, les ions minéraux (ammonium, sulfate, chlorure, phosphate, nitrite ...), etc. La vitesse de minéralisation dans un sol dépend des caractéristiques de la substance mais aussi des conditions du milieu : température, humidité, présence d’oxygène, conditions culturales, acidité,

 

La biodégradation est un processus naturel qui exige du temps.

  • La biodégradation est la dégradation d’un produit organique en éléments plus simples – appelés produits de dégradation - par les microorganismes du sol ou de l’eau. Avant d’atteindre la biodégradation ultime ou la minéralisation complète, des composés intermédiaires (métabolites) peuvent se former qui sont à leur tour biodégradés ou dégradés. 

  • Les réactions successives permettant de passer de la substance organique aux composés intermédiaires (quand il y en a), pour donner enfin les produits finaux de dégradation prennent un certain temps, variable en fonction des conditions du milieu. L’expérience courante montre que de nombreuses substances organiques (déchets domestiques végétaux ou animaux, compost) ne se biodégradent dans le sol ou à la surfaces du sol qu’après plusieurs semaines, plusieurs mois ou plusieurs années selon les conditions3.

  • Afin de mesurer le temps de dégradation des substances organiques, les scientifiques utilisent un critère appelé demi-vie4.

 

« Facilement biodégradable » : une notion réglementaire qui ne permet pas en soi de conclure définitivement à la dégradabilité ou à la persistance d’une substance organique dans l’environnement.

  • Au plan règlementaire, une directive européenne concernant les produits chimiques en général5 définit qu’une substance est considérée comme « facilement biodégradable » si les critères techniques suivants sont vérifiés (extrait) :
    « Au cours du test de biodégradation de 28 jours, les niveaux de dégradation atteints sont égaux à :

    • 70% si l’on mesure le carbone organique dissous (COD)

    • 60% du maximum théorique si on mesure la déplétion en oxygène ou la formation du CO2 .(…). »

  • Le test de 28 jours normalisé, mentionné ci-dessus, a été mis au point dans un objectif réglementaire de comparaison rapide de substances chimiques en général6 en laboratoire. Il ne permet pas de conclure définitivement dans les conditions réelles d’utilisation.

  • La réglementation sur les pesticides, plus stricte que celle des produits chimiques en général, exige une évaluation bien plus approfondie de leur devenir dans l’environnement que ce test de 28 jours.

 

  1. LE GLYPHOSATE7, SUBSTANCE ORGANIQUE DE SYNTHÈSE, SE BIODÉGRADE COMPLÈTEMENT DANS L’ENVIRONNEMENT

Dans les sols agricoles ou dans l’eau, le glyphosate se dégrade essentiellement par biodégradation, par l’action des micro-organismes8.

  • Les processus de dégradation dans les sols du glyphosate ont été largement étudiés. La dégradation abiotique est très faible9. En fait, le glyphosate est essentiellement biodégradé par les micro-organismes du sol.

  • Le glyphosate se dégrade en acide aminométhylphosphonique (AMPA)10, un composé intermédiaire, lequel est ensuite minéralisé en CO2 et en éléments simples, comme l’eau, l’ion phosphate etc.

  • Les demi-vies11 du glyphosate dans le sol en conditions de laboratoire ont été étudiées par plusieurs auteurs et sont comprises entre moins de 1 jour et 43 jours. En conditions de plein champ, les valeurs ont varié de 3 à 27 jours. La demi-vie dans l’eau varie de 1 à 4 jours.12 On voit donc que, pour le glyphosate comme pour des déchets domestiques organiques, la biodégradation demande du temps.

 

La biodégradabilité du glyphosate a été contestée de manière erronée par certains médias et par ceux qui, de manière générale, s’opposent aux pesticides.

  • En effet, lorsque l’on parle de biodégradation du glyphosate, la perception générale par le grand public a pu être celle d’une dégradation « quasi-instantanée » du glyphosate en produits naturels dès qu’il touche le sol ! Par ailleurs, le fait que des traces de glyphosate et d’AMPA soient observées dans des eaux brutes de surface a pu faire croire que le glyphosate est un produit persistant.

  • Deux tests réglementaires conduits avec du glyphosate (test de 28 jours mentionné ci-dessus) ont montré que le niveau de dégradation atteint était de 2% après 28 jours 6. Ce qui aurait classé le glyphosate comme pas « facilement biodégradable », au sens de ce test normalisé, même si sa voie de dégradation principale demeure la biodégradation jusqu’à un stade ultime de production d’éléments simples comme l’eau, et le CO2.

  • C’est sur la base de ces deux tests, mal interprétés et sortis de leur contexte, que la biodégradabilité a été contestée. Aucune agence officielle ou comité d’experts n’a jamais remis en cause la biodégradabilité du glyphosate. Au contraire, des experts indépendants ont redit récemment que le glyphosate se biodégrade dans le sol.13
  1. LES MOLÉCULES ORGANIQUES TROP LENTEMENT DÉGRADABLES NE SONT PAS AUTORISÉES.  
  • La directive 91/414, qui encadre l’évaluation et l’autorisation des produits phytopharmaceutiques prévoit que les produits persistants (ou non-dégradables) ne peuvent pas être autorisés. Plus précisément, les produits répondant à plusieurs critères, par exemple quand la DT50 est supérieure à 3 mois, c'est-à-dire quand au bout de ce délai, moins de 50% de la substance initialement présente a disparu, peuvent ne pas être autorisés.14

L’ensemble des données scientifiques concernant le glyphosate et l’AMPA montre que ce sont des substances organiques biodégradables. Les produits ultimes résultant de la biodégradation sont des éléments simples (eau, gaz carbonique, ion phosphate, etc.) qui sont aussi présents naturellement dans l’environnement.

 

Publié dans Pesticides & OGM

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Commenter cet article
L
<br /> Si Monsieur Séralini cultivait des cellules dans le jus de citron, il aurait des résultats sur la mortalité des cellules bien plus rapides et "probants" encore que dans le glyphosate.<br />
Répondre
L
Il est tout de même rare de trouver du jus de citron dans les urines !