La Flavescence dorée dans le Vignoble Charentais
Flavesence dorée, classée maladie de quarantaine au même titre que le phylloxera
La Flavescence dorée identifiée formellement depuis 1997 sur le vignoble charentais est une maladie extrêmement préoccupante qui peut causer de lourdes pertes économique. Si celle-ci n’est pas maitrisée, c’est l’ensemble du vignoble qui est mis en péril.
Les ceps atteints par la maladie sont infectieux et aucune solution curative n’existe : l’arrachage du cep malade et la diminution de la population vectrice sont les seules solutions pour limiter la propagation de la maladie.
Qu’est-ce que la flavescence dorée ?
La Flavescence dorée est une jaunisse de la vigne au même titre que le bois noir dont un phytoplasme (petite bactérie sans paroi) en est le responsable. Ce phytoplasme circule dans la sève élaborée et engendre un déséquilibre de la plante hôte. Il provoque des symptômes et dans le cas de la Flavescence dorée, la mort progressive du pied.
Ce phytoplasme se conserve à vie dans la souche. Il se propage très rapidement car il est transmis par un insecte inféodé à la vigne.
Quels sont les symptômes ?
La présence simultanée de 3 symptômes est nécessaires pour confirmer la présence de la flavescence dorée :
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Les feuilles jaunissent (sur cépages blancs) ou rougissent (sur cépages rouges). Elles s'enroulent, s'épaississent et durcissent. Les nervures ne restent pas vertes mais se colorent comme la feuille.
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Les grappes se dessèchent à tous les stades, dès la fleur jusqu'à la récolte. Les baies se flétrissent. Les grappes peuvent même disparaître.
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Les rameaux restent verts jusqu'à la base, ils ne s'aoûtent pas du tout. Ils seront détruits par les gelées et rendront la taille difficile.
Les symptômes se manifestent au minimum un an après la contamination mais les ceps peuvent incuber plusieurs années avant d'extérioriser la maladie.
Surfaces de vigne concernées
Entre 1998 et 2012, 93 hectares de vignes ont été arrachées en Charentes selon les Chambres d'Agriculture.
Avec plus de 54500 ha (+7%) inscris dans le Plan de Lutte Obligatoire, 70% du vignoble est concerné !
En 2013, le PLO s'est étendu à 281 communes (+6 % par rapport à 2012).
Une maitrise totale de cette maladie, voire une éradication, ne peut donc pas être envisageable à court terme.
Pour éviter la propagation de la maladie et limiter au maximum les applications de pesticides, le maintien de la surveillance et politique volontaire de retrait sont donc les deux axes à poursuivre encore plusieurs années.
Les statuts possibles
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Une commune est dite contaminée si une analyse effectuée sur un pied présentant des symptômes est positive. Dans ce cas, toute la surface viticole de la commune est déclarée contaminée.
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La commune de sécurité est susceptible d’être contaminée par la Flavescence dorée. C’est une commune limitrophe d’une commune contaminée. Elle permet d’éviter l’extension de la maladie en limitant la progression du vecteur.
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Les communes assainies sont des communes qui étaient contaminées et sur lesquelles pendant deux ans il n’a été observé aucun pied contaminé par la flavescence. Il leur reste ensuite un an pour sortir de PLO.
La prospection
A la bonne période de l’année (idéalement au plus près de la date des vendange), est nécessaire afin d’éliminer les risques de contamination par trois opérations simples : repérer, déclarer et enfin arracher les pieds malades.
La survie du vignoble est en jeu.
Un seul cep malade chez un vigneron peut contaminer toute son exploitation et les parcelles alentours.
Si plus de 20% des pieds sont malades, l’arrachage de la totalité de la parcelle est obligatoire et sans aucune compensation financière.
Le traitement insecticide
Le traitement insecticide n’est pas une solution suffisante à la maitrise de la maladie car celui-ci ne cible que la cicadelle. L’insecte est vecteur de la Flavescence dorée si, et seulement si, il se nourrit sur un pied malade.
C'est le Service de Protection des Végétaux qui détermine tous les ans, les dates précices de traitement en fonction de l'état des populations de cicadelles, celles ci sont communiqués aux viticulteurs par le biais des Avertissements Agricoles.
Comme on ne peut pas détruire le phytoplasme, on lutte donc contre son vecteur, la cicadelle. Dans les communes du périmètre de lutte, les trois traitements sont obligatoires :
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Le premier intervient un mois après les premières éclosions de cicadelles (environ début juin).
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Le deuxième, 15 jours après, à la fin de la rémanence du premier traitement
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Le troisième, fin juillet début août visant les adultes.
Propagation de la maladie
Les obligations des viticulteurs
Prospection
La prospection est obligatoire dans toutes les parcelles de l’ensemble des deux départements
La prospection est obligatoire dans toutes les parcelles de l’ensemble des deux départements
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Si symptômes : obligation d’en informer l’autorité administrative
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La prospection et le marquage des ceps atteints doivent être effectués à une date fixée par arrêté prefectoral.
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L’enregistrement des prospections sur une fiche de prospection est obligatoire. Il doit être conservé pendant 5 ans
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Une copie doit être transmise à la FREDON, antenne de Cognac.
Traitements
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3 traitements pour les communes contaminées du PLO.
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2 traitements pour les communes de sécurité (limitrophes des communes contaminées) du PLO.
Déclaration et arrachage
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La déclaration des foyers et l’arrachage doivent être faits avant le 31 mars 2014.
Risques encourus en cas de non-application
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6 mois d’emprisonnement.
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30 000 € d’amende.
Sources & Copies
Guide Viticulture Raisonnée des Charentes