O botte asteur !
Il fallait s'y attendre, après presque deux mois sans eau, la pluie a fini par tomber. Celle-ci tant attendue, a dans un premier temps été bénéfique aux vignes assez chargées et qui n'ont pas trop souffert de la sècheresse. Mais maintenant toute cette eau commence à devenir problématique pour la récolte.
Sur le domaine, les vignes sont cultivées une allée sur deux jusqu'à fin juillet. Cette alternance permet de freiner la concurrence de l'herbe dans le milieu de l'allée. Une année « normale », les quelques pluies du mois d'aout suffisent à faire reverdir cette allée travaillée. Les herbes qui ont « sali » l'allée, sont par la suite broyées de façon à obtenir un couvert végétal prêt à recevoir les roues de la machine à vendanger et limiter ainsi le tassement. Malheureusement cette année, la nature n'a commencé à reverdir que fin septembre suite à la pluviométrie abondante (plus de 70 mm sur une semaine).
Dans les jeunes vignes en production, les premières années, toutes les allées sont cultivées afin de favoriser l'enracinement des racines et de limiter au maximum la concurrence des adventices.
Mais voilà, l'humidité du sol ne facilite pas le passage des roues de la machine de récolte. Selon les terrains, la terre amoureuse adhère aux roues des tracteurs. Les chintes de vignes sont dans un état catastrophique et les tracteurs qui transportent la vendange au chai, salissent les routes de boue occasionnant des désagréments aux usagers de la chaussée.
L'état sanitaire des raisins est encore très satisfaisant, mais il ne faut plus attendre, car ce temps humide et chaud ne devrait plus tarder à faire apparaître le botrytis sur les raisins mûrs.
C'est pour cette raison que « Même si o botte asteur o faut tout d'même y'aller dans tiette beurnée ! ».