OGM et abeilles, qui nous manipule ?
Quand les microbiologistes modifient le génome des plantes en vue d'augmenter leur résistance et d'accroitre leur potentiel agronomique, les associations pro-environnement manipulent l'opinion publique.
Sur les réseaux sociaux circulent depuis quelques temps une pétition contre les OGM et la survie des abeilles. L'image montre une abeille butinant une fleur à côté d'un slogan racoleur et anxiogène : « Nous avons plus besoin des abeilles que des OGM » suivi d'une formule percutante et parfaitement manichéenne : « Abeilles ou OGM, il faut choisir ».
Au premier abord, on ne comprend pas très bien cette opposition absurde entre OGM et abeilles, comme si être favorable à la culture de plantes génétiquement modifiées, c'était emprunter la voie sombre de l'extinction des abeilles...
En se dirigeant sur le site OGM-abeille, on apprend en fait que le but premier de cette pétition est de faire fléchir la production de culture d'OGM dont le pollen contaminé se retrouve dans le miel de nos apiculteurs. La Cour de justice de l’Union européenne saisie par un producteur apicole allemand ayant retrouvé des traces de pollen issu du maïs MON 810, considère que ce miel ne peut être commercialisé puisque ce pollen transgénique n'a pas d'autorisation de mise sur le marché (AMM). Cette savante procédure juridique constitue un cas intéressant : si elle ne prouve pas que le miel est impropre à la consommation, elle participe à la propagation des peurs qui planent sur les cultures d'OGM pourtant déclarées sans danger pour la santé humaine et sans risques pour l'environnement selon le Conseil international pour la science. D'ailleurs les plantes issues de la transgénèse sont cultivées sur les autres continents et leurs utilisations semblent plutôt bien accueillies par leur population qui voit dans ces nouvelles variétés plus de bénéfices que d'inconvénients.
Cette affiche digne de la propagande antiscience au savoir-faire Greenpeace vise surtout à instaurer la peur sur les plantes génétiquement modifiées. En effet, à la question « OGM ou abeilles – il faut choisir », notre conscience nous dirige indéniablement à opter pour la conservation des abeilles, ces insectes pollinisateurs sont utiles pour la nature et aucune personne sensée ne le contestera, mais en nous imposant un choix fermé aussi absurde, le débat est clos, et la réflexion sur l'utilité des OGM ne trouve plus de place légitime.
Je ne suis pas scientifique, mais je sais que depuis que l'homme a commencé à cultiver des terres ou élever du bétail, son objectif premier était d'assurer ses besoins alimentaires. En sélectionnant les semences et les animaux les plus résistants et les plus productifs, l'homme a participé inlassablement au développement de nouvelles espèces. Depuis une cinquantaine d'années, l'hybridation en agriculture a permis d'augmenter considérablement les résistances et la production pour favoriser le progrès de notre alimentation. Pour assurer les besoins alimentaires de la population en 2050, estimée à 9 milliards d'individus, l'agriculture devra accroitre de 70% la production mondiale actuelle ! Les partisans du mouvement anti-OGM semblent avoir oublié la récente famine alimentaire mondiale de 2007-2008. Il n'y a pas si longtemps, les famines étaient courantes en Europe et encore aujourd’hui, de nombreux pays du tiers monde souffrent de malnutrition. Les écolos-bobos feraient mieux de regarder les véritables problèmes qui se posent à notre société. D'ailleurs, ces personnes, souvent de bonne foi, manipulées par la désinformation (la peur fait vendre) ne s'opposent pas aux avancées dans le domaine médical ou les nouvelles technologies comme l'informatique ou les communications.
Les OGM sont pourtant utilisés pour la production d'insuline ou de vaccins anti hépatite B ou les hormones de croissance et personne se semble s'en insurger, ce qui prouve bien que lorsque les bénéfices sociétaux sont réels, l'opinion accepte ces techniques innovantes.
Si les OGM ne sont pas la solution miracle, ils représentent néanmoins des pistes de recherches pour répondre aux problèmes alimentaires dus à l'accroissement de la population mondiale, c'est pourquoi la recherche scientifique doit s'intensifier de façon à trouver des variétés plus productives, moins consommatrices en eau, plus résistantes et nécessitant moins d'insecticides et d'engrais : le souhait de tout agriculteur biologique non ? L'urbanisation conquiert chaque année des surfaces importantes sur notre territoire, en augmentant les rendements sur les surfaces cultivées, les progrès culturaux ont contribué à lutter contre la déforestation et nous ont offert une indépendance alimentaire. La production biologique est un mythe, en produisant moins et en utilisant quand même des pesticides, les énergies utilisées par rapport à la production finale dégagée donnent un bilan écolo-économique déficitaire comparé à celui de l'agriculture rationnelle. Les produits dits « biologiques » sont certes plus chers, mais n'offrent pas un avantage significatif pour notre santé et l'environnement, c'est une formidable supercherie intellectuelle !
Le déclin des abeilles, agriculture et pesticides.
En l'an 2000, dans tous les pays du monde les abeilles mouraient de manière mystérieuse. En France, la production de miel chuta de moitié en quelques années. Une association, l'UNAF, dénonça avec beaucoup de véhémence le déclin des abeilles qui ne pollenisaient plus. Pour cette association, le responsable de cette extinction était les insecticides et plus particulièrement le Gaucho et le Régent. Bien que ces insecticides fussent retirés (uniquement en France), les récoltes de miel et la santé des abeilles déclinaient. Des études montrèrent que l'effondrement de la population des abeilles était en définitive lié principalement à des virus et à la transformation du paysage agricole (augmentation de la monoculture et disparition des haies).
Les produits phytosanitaires ne sont pas innocents, les insecticides sont toxiques pour l'abeille (c'est un insecte), mais leur toxicité ne présente pas systématiquement un risque. L'exposition possible essentiellement lors de la pulvérisation pendant la floraison ainsi que l'utilisation de substances systémiques dont les résidus peuvent atteindre le pollen ou le nectar constituent un risque non négligeable. Néanmoins, les pratiques agricoles essayent de prendre en compte l'activité des abeilles qui sont les alliés des agriculteurs. Les homologations des matières actives entrant dans la composition des pesticides prennent en compte leur écotoxicité. Les molécules les plus dangereuses sont retirées de la liste des produits autorisés en vue de respecter au mieux la vie des insectes. L'agriculture souvent incriminée dans la décrépitude des abeilles n'est pas l'unique responsable, les virus, les bactéries, les cryptogames sont autant de vecteurs qui peuvent disséminer les essaims.
Le DDT utilisé autrefois a permis de lutter contre le paludisme et a contribué à sauver des vies humaines. En 1945, en Corse et dans les régions du sud de la France, cet insecticide a permis d'éradiquer les nuages de moustiques porteur du paludisme, son épandage n’a eu aucune conséquence néfaste sur la population et n'a pas provoqué de déséquilibres écologiques ni altéré la biodiversité.
L'agriculture de demain ne pourra pas se passer de pesticides. Parler d'agriculture sans pesticides pour nourrir les populations est un mensonge. Les pesticides sont un véritable progrès pour notre alimentation et notre bien-être, leurs doses retrouvées dans nos aliments ne présentent pas de risques sanitaires.
Des hommes politiques timorés et une recherche scientifique absente, la France pessimiste renonce à être dans le peloton de tête du progrès technique.
Quand sur les autres continents, les pays favorisent la culture des OGM trouvant ainsi une réponse aux problèmes alimentaires, l'Europe
et particulièrement la France, regardent avec méfiance la recherche scientifique. Les hommes politiques par tentation électoraliste cèdent trop facilement aux revendications des écologistes.
Tenaillés par ce foutu principe de précaution, ils participent à accroitre l'angoisse sur le prétendu danger des OGM. Ainsi notre pays a perdu un retard considérable en stoppant la recherche dans
ce domaine porteur. Les politiques français (droite et gauche) en refusant la possibilité de développer de nouvelles technologies comme les OGM ou le nucléaire vont finir par tuer définitivement
les industries françaises travaillant dans le secteur du développement et de l'innovation. L’histoire prouve que la science a toujours été un moteur de progrès social, en refusant cette évidence,
il ne faudra pas alors s'étonner que les inventions et les brevets ne soient pas déposés en France et que l'on regarde impuissant les succés économiques venus d'ailleurs. On comprendra alors trop tard que l'on n'a pas pris le bon train.
Sources :
Wikipedia
Les Maladies des Abeilles, ou de leur couvain
Futura sciences - Les virus des abeilles se transmettent par le pollen
Maurice Tubiana, Arrêtons d'avoir peur, Ed. Michel Lafon