Comment avons-nous pu accepter un coup d'Etat sanitaire ?
par Bernard Beauzamy
juin 2020
Comment avons-nous pu accepter un coup d’État sanitaire et quelle attitude adopter ensuite ?
Résumé Opérationnel
En mars 2020, les Français ont été victimes d'un coup d’État sanitaire, abolissant toutes les libertés usuelles, sous le prétexte d'une épidémie sans gravité particulière. Le gouvernement a en outre tenté de discréditer, voire d'interdire, l'unique traitement existant. Il prolonge indéfiniment des restrictions entièrement dépourvues de pertinence.
Comment un gouvernement, régulièrement élu, peut-il infliger de telles épreuves au pays tout entier ? La réponse est dans la fable "Le scorpion et la grenouille" que cite Orson Welles (1955) : parce que c'est dans sa nature. Cela échappe à toute logique, à toute rationalité. Il est prisonnier d'une idéologie : précaution, décroissance, économies de toutes sortes.
L'objectif du gouvernement est de stopper l'économie, pour ne faire redémarrer ensuite que les entreprises jugées suffisamment "vertes". Les Français étant, depuis des dizaines d'années, englués dans la "précaution", ils n'ont pas su s'opposer au coup d’État. Mais celui-ci n'a, en définitive, aucune chance d'aboutir.
Les doctrines de précaution, de parcimonie, d'économies, ne sont que des errements pour une civilisation comme la nôtre ; ce sont de courtes hontes dont le nom bien vite se perdra. Nos civilisations se sont construites sur des principes de curiosité et de conquête : ce que je ne connais pas, je le veux découvrir ; ce que je n'ai pas, je le veux posséder.
Enfer ou Ciel, qu'importe !
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau.
1. Le coup d’État
A la mi-mars 2020, les Français ont été victimes d'un "coup d’État sanitaire" et privés de leurs droits usuels : liberté de circuler, de s'assembler, de travailler, de sortir, etc. Le prétexte invoqué a été celui d'une épidémie, pourtant sans gravité particulière.
La politique sanitaire du gouvernement a conduit le pays à figurer dans le peloton de tête, pour ce qui est du nombre de morts par million d'habitants ; en même temps, le confinement imposé mène à la ruine économique.
C'était bien là le but recherché : il s'agissait de mettre l'économie à l'arrêt, pour ne permettre le redémarrage que des activités jugées suffisamment "vertes" : les déclarations des responsables sont suffisamment nombreuses et éloquentes et chacun peut s'y référer [1].
Nous analyserons ailleurs l'ensemble des mesures prises par le gouvernement, y compris sa décision de s'opposer par tous moyens au seul traitement existant, en cherchant à le discréditer, voire à l'interdire.
Nous cherchons ici à comprendre comment nous avons pu accepter un tel coup d’État, pratiquement sans résistance ni même protestation.
2. La montée de la précaution
Après la seconde guerre mondiale, chacun considérait comme bénéfiques les apports du progrès technique : avoir l'électricité, un réfrigérateur, une voiture, la télévision, etc. Puis, progressivement, à partir des années 1970, sans que l'on comprenne bien pourquoi, des inquiétudes ont vu le jour : les ondes pouvaient être nocives, les surgelés mauvais pour la santé, etc. A l'origine, le mouvement était très minoritaire, mais il s'est peu à peu amplifié.
En 2005, Jacques Chirac, politicien sans envergure, a inscrit le "principe de précaution" dans la Constitution. On peut le lui reprocher, mais il n'a fait que conforter les attentes de ses électeurs. En 2007, le "Grenelle de l'environnement" a été le moment culminant de l'absurdité : toute approche scientifique a disparu. Avant, on prenait des décisions sur la base de faits scientifiques établis ; après le Grenelle, les décisions ont été prises sur la base des peurs des citoyens. En 2019, une "Convention citoyenne pour le climat", constituée de 150 personnes tirées au sort, est supposée conseiller le gouvernement pour les questions de transition écologique et formuler des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique : toute référence scientifique a donc définitivement disparu [2].
3. Des convictions
Aujourd'hui, les gens, dans leur immense majorité, ont des convictions sur tous les sujets de société ; ils ne s'intéressent donc pas aux faits, ni aux observations. Mieux, du fait de ces convictions, ils refuseront même de regarder tout élément qui ne les conforte pas. Si, par exemple, quelqu'un essaie de leur envoyer de simples données, ils vont bloquer les emails pour être bien sûrs de ne pas voir les données en question. Ceci inclut ceux qui ont à la base une formation scientifique, en particulier les ingénieurs.
Deux convictions prédominent :
− La planète est en danger du fait de l'activité humaine ;
− La santé est menacée par le progrès de civilisation.
En fait, la planète se moque complètement des activités humaines et l'espérance de vie ne fait qu'augmenter, mais personne ne veut l'entendre. Les gens sont complètement convaincus que, s'ils tombent malades ou s'ils meurent, c'est du fait de la civilisation. Il leur faut d'urgence un "retour à la nature". On comprend qu'ils soient des proies faciles pour les politiciens qui vont les caresser dans le sens attendu.
4. L'enseignement
L'enseignement, obligatoire en France depuis longtemps, aurait dû inculquer à chacun l'esprit critique et la tolérance aux idées d'autrui. Mais c'est tout l'inverse : il a depuis longtemps été colonisé par l'idéologie dominante. Les élèves, depuis leur plus jeune âge, sont soumis à l'influence de dogmes, qu'ils acceptent d'autant plus facilement que, pour eux, cela correspond à un savoir indiscutable, transmis par leurs professeurs. Ils sont censés avoir lu Voltaire et le "Traité sur la Tolérance" et les fables de La Fontaine, mais ils les ont bien vite oubliés.
5. Le rôle des journaux, des médias
Le rôle des journaux est normalement d'informer, mais, au cours des 50 dernières années, il s'est progressivement transformé. Aujourd'hui, chaque journal cherche à conforter les convictions de ses lecteurs. Cela signifie, en particulier, apporter tous aliments nécessaires pour étayer ces convictions (quand bien même ils seraient erronés) et attaquer de manière aussi virulente que possible quiconque fait état d'idées opposées, y compris bien sûr en le ridiculisant.
Il y a 40 ans, la télévision organisait volontiers des débats sur les sujets de société, y compris les sujets scientifiques. Cette tradition a disparu depuis longtemps. Sur tout sujet, la télévision et les journaux assènent aux gens un résumé de ce qu'il faut penser, conformément à l'idéologie dominante. Quiconque tente de s'en écarter, si peu que ce soit, est immédiatement ridiculisé et mis à l'index.
6. L'attitude des scientifiques
Bien entendu, comme il est de tradition, les scientifiques se rallient immédiatement à l'idéologie dominante, par souci de financement et par crainte d'être mis à l'index. En principe, les universitaires jouissent d'une complète liberté de pensée ; en pratique, dans tous les régimes totalitaires, ils sont les premiers à encenser les choix du gouvernement.
Staline a engendré le Lyssenkisme [3]. Le nazisme s'est doté de quantité d'articles expliquant que les juifs étaient une race inférieure. On citera Wikipedia :
L'idéologie raciste du Troisième Reich s'appuie sur des concepts prétendument biologiques, globalement acceptés par les autorités scientifiques compétentes. Ils s'appuient notamment sur l'Institut Kaiser-Wilhelm d'anthropologie, d'hérédité humaine et d'eugénisme et sur de nombreux biologistes de renom, lesquels saluent dès 1933 l'arrivée d'Adolf Hitler à la chancellerie : on compte par exemple le professeur Mollison, directeur d'un institut d'anthropologie ou le professeur Scheidt ; le généticien F. Lenz parle ainsi du national-socialiste comme d'une biologie appliquée, une raciologie appliquée ; tous ne s'engagent pas forcément politiquement mais beaucoup approuvent d'emblée la nouvelle donne politique en Allemagne, l'anthropologue E. Fischer reconnaissant en 1943 la chance rare et toute particulière, pour une recherche en soi théorique, que d'intervenir à une époque où l'idéologie la plus répandue l'accueille avec reconnaissance et, mieux, où ses résultats pratiques sont immédiatement acceptés et utilisés comme fondement des mesures prises par l'État, faisant ici notamment référence aux politiques d'extermination ou de stérilisation. [4]
E. Macron dispose d'une large palette de publications scientifiques expliquant qu'il faut agir d'urgence sur le climat. On ne se soucie pas des faits, on déclare qu'il faut agir sans délai [5].
7. L'attitude de la Société de Calcul Mathématique
La SCM se tient à l'écart de ces disputes. Nous représentons une discipline scientifique vieille d'environ 6000 ans [6] ; on faisait des mathématiques bien avant que Macron ne réalise son coup d’État et on en fera bien après. Pour nous, ces questions sont de pure rhétorique ; elles n'ont guère d'importance pratique. Sur toute question que nous abordons, nous publions nos données, nos raisonnements et nos conclusions. Si quelqu'un n'est pas d'accord, nous l'invitons à vérifier par lui-même et, en attendant, à aller se faire teindre en mauve (nous disposons à cet effet de tout un nuancier). Nous sommes souvent amenés à critiquer le mauvais usage des mathématiques. Lorsqu'on nous demande d'où viennent nos financements, nous répondons que Satan est à l'origine des lois de la Nature et que nous ne dépendons que de Lui.
8. La position des entreprises
Elle a été, dès l'origine des inepties écologiques, de pactiser avec les nouveaux maîtres, alors qu'il aurait fallu refuser la discussion. Une entreprise a besoin de clients ; si les clients sont écolos, on conçoit que l'entreprise cherche à leur plaire. Mais l'objectif des écolos, comme on le voit bien maintenant, est la disparition de l'industrie et la restriction des déplacements. Par conséquent, tout compromis avec eux ne fait que les renforcer.
Par exemple, lorsque EDF déclare : il faut soutenir le nucléaire car il n'émet pas de CO2 [7], c'est une erreur tactique ; EDF ne fait que donner ainsi une respectabilité aux écolos en acceptant la discussion autour du CO2. EDF n'a pas compris que, si les écolos s'en prennent au nucléaire, c'est parce que celui-ci est l'un des symboles de la civilisation industrielle.
De la même façon, la filière automobile a accepté un système de bonus-malus reposant sur la quantité de CO2 produite : c'est une erreur.
En justice, nous utiliserions l'argument suivant : il n'existe aucun élément factuel qui permette de penser que les activités humaines (y compris la production d'énergie et les transports) ont une quelconque influence sur la concentration en CO2 dans l'atmosphère ou sur le climat. Bien sûr, quantité de modèles affirment le contraire, mais on ne dispose d'aucune preuve. Or, pour asseoir une réglementation, il faut être assuré de sa légitimité. Si les décrets du gouvernement en matière de contrôle du CO2 étaient soumis à la justice, ils seraient cassés. Comme le montre l'article de Paul Deheuvels (de l'Académie des Sciences), la lutte contre le CO2 est une absurdité [8].
Un consensus n'est pas une preuve. La plupart des gens sont convaincus que la prière est efficace, mais il n'existe aucun élément factuel qui permette de l'établir. On ne pourrait pas taxer une entreprise sur la base de la dévotion de ses salariés.
Les entreprises auraient dû dire, et devraient dire de nos jours : nous fabriquons des produits qui sont de bonne qualité à des coûts raisonnables ; nous n'avons pas à nous occuper de théories, qui ne sont que des modes de société, comme par exemple la lutte contre le CO2.
Les écolos sont, par principe, hostiles à la consommation d'énergie et aux déplacements ; ils préfèrent les confinements : c'est leur droit. Mais les entreprises (et nous pensons ici aux entreprises de transport, comme la SNCF et la RATP) n'ont pas à entrer dans ces considérations. A ce jour, officiellement et sauf coup d'Etat sanitaire, les Français ont le droit de se déplacer comme ils l'entendent ; la possession de voitures individuelles reste légale. Les fabricants d'automobiles auraient dû combattre, aussi bien sur le plan scientifique que sur le plan juridique, les innombrables études qui les mettent en cause, en affirmant par exemple un grand nombre de morts dus à la pollution.
On peut donc dire que les difficultés que les industriels rencontrent actuellement, du fait de la montée en pouvoir des écolos et du coup d'Etat qu'ils ont fomenté, résultent clairement de la pusillanimité dont ces mêmes industriels ont fait preuve au cours des vingt dernières années.
9. L'écologie : une fausse bonne idée
Tout comme le communisme, mais plus encore peut-être, l'écologie est une fausse bonne idée. Vous avez devant chez vous un tas d'ordure : vous vous dites que ce n'est pas bien, que ce tas peut vous gêner et gêner vos voisins ; réaction parfaitement saine. Mais la planète se moque complètement de votre tas d'ordure, serait-il multiplié par autant d'individus sur la Terre. Veillons donc, comme dit Voltaire, à "cultiver notre jardin", c’est-à-dire retirer le tas d'ordure, et gardons-nous d'entrer dans des hypothèses fumeuses sur la composition de l'atmosphère, sa température, les variations du champ magnétique terrestre, etc. Ce sont là des objets d'étude scientifique à long terme, d'intérêt variable, et non des enjeux de société à court terme.
Comme souvent les théories qui font irruption, l'écologie a donné à des gens, souvent de niveau intellectuel médiocre, l'occasion de comporter en Savonarole modernes, obligeant les autres à suivre leur doctrine, sous peine de châtiments sévères [9].
10. Ce n'est pas logique
On nous dira : il est tout de même difficile de croire qu'un gouvernement régulièrement élu veuille mettre à mal l'économie ; cela semble illogique. La réponse peut être résumée par la fable "Le scorpion et la grenouille" que raconte Orson Welles dans "Document Secret" (1955) [10]
Un scorpion demande à une grenouille de le transporter sur l'autre rive d'une rivière. La grenouille commence par refuser, disant qu'elle a peur du dard du scorpion. Celui-ci la raisonne : voyons, je ne te piquerai pas ; si je te piquais, je me noierais avec toi. Au milieu de la rivière, pourtant, le scorpion la pique mortellement. Lorsque la grenouille demande au scorpion la raison de son geste, ce dernier répond que "c'est dans sa nature".
La fable illustre le fait que certains comportements sont irrépressibles, indépendamment des conséquences. Les écolos veulent mettre à mal la civilisation industrielle, c'est dans leur nature.
11. Que peut-on faire ?
Ces constatations, largement négatives, étant clairement établies, on peut se poser la question : que peut-on faire ? Sommes-nous contraints de nous soumettre à la tyrannie d'un groupe d'influence, qui a réussi à s'imposer partout sans être élu nulle part ?
Il est inutile de parler aux scientifiques : ceux-ci tirent parti de toute nouvelle montée des périls. Ils font, à qui mieux mieux, des modèles mathématiques d'où ressort que toute épidémie aura des conséquences effroyables [11], que toute ressource naturelle est destinée à s'épuiser dans le plus proche avenir, etc. On peut par contre, assez facilement, réunir tous les articles où il est démontré que la lutte contre le CO2 est une absurdité, de manière à constituer un corpus de connaissances bien rédigé et susceptible d'être produit devant les tribunaux. A l'heure actuelle, ces travaux sont nombreux, mais peu cohérents entre eux, tant le sujet est complexe [12].
Il est inutile de parler aux industriels, du moins à l'immense majorité d'entre eux. Ils sont prisonniers de leurs directions de la communication et de l'environnement, qui prônent la soumission aux écolos. L'industriel, par tradition, est habitué à ce qu'on l'aime ; maintenant qu'on le considère comme un danger public, il ne sait pas quoi répondre. Il propose de l'argent aux écolos : "aimez-moi encore un peu, SVP".
On peut parler aux élus locaux : députés, sénateurs, conseillers généraux, maires, etc., qui ne sont pas tous des imbéciles et qui sont en contact direct avec les réalités. Ils mesurent bien que le programme des écolos conduit à la ruine du pays, et, en particulier, à la disparition des entreprises industrielles. Cela veut dire, à très court terme, chômage, pauvreté, mécontentement. Le député Baudin, lors du coup D’État de Louis-Napoléon Bonaparte (2 décembre 1851) avait été pris à partie par les ouvriers qui refusaient la résistance au coup d’État : "Croyez-vous que nous allons nous faire tuer pour vous conserver vos vingt-cinq francs par jour !" Et il a répondu : "Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs !" [13]
De nos jours, l'indemnité parlementaire est de l'ordre de 7 000 Euros par mois. Ce n'est pas nécessairement la rémunération du silence et de la passivité.
La question reste : peut-on parler au grand public ? Celui-ci est bardé de convictions et de certitudes, toutes favorables aux écolos. Dans sa majorité, semble-t-il, il a, depuis longtemps, perdu tout esprit critique et n'écoutera aucun argument contraire. Mais nous avons ici un biais de perception, du fait de ce que publient les journaux, tous favorables aux écolos. Les réseaux sociaux le sont beaucoup moins, et il est très possible qu'une minorité significative soit capable de comprendre et de réagir.
12. A court terme
La question, de toute façon, n'est pas là. Le peuple va s'apercevoir que les orientations des écolos limitent ses libertés et le ruinent. Il va donc réagir, d'une manière ou d'une autre. Soyons clairs : la Planète, le peuple s'en fout ! Actuellement, tous les partis politiques prennent soin de mettre l'écologie en haut de leur agenda, par conviction ou par opportunisme. Dans l'avenir, certains la feront descendre tout en bas, et les électeurs l'approuveront, ou on verra des révoltes populaires, comme avec les Gilets Jaunes.
Dans l'immédiat, bien sûr, il faut renvoyer dans leurs familles tous ceux qui ont, de près ou de loin, permis ce coup d’État. Cela inclut ceux qui, par lâcheté et veulerie, n'ont pas protesté alors qu'ils l'auraient dû.
John Pierpont Morgan, apprenant que Theodore Roosevelt allait faire un safari en Afrique, s'est exclamé de manière plaisante (1909) : "I trust that the first lion he meets will do his duty". Disons de même que le premier électeur que Macron va rencontrer doit faire son devoir, ainsi que tous les suivants.
13. A plus long terme
Il est certain que, à l'heure actuelle, les gens sont résolument enfermés derrière leurs convictions, ce qui leur donne bonne conscience pour dénoncer leur prochain, si celui-ci ne respecte pas suffisamment les directives des écolos. Mais soyons logiques : si les gens ont perdu tout crédit en la science, c'est précisément parce que, depuis 40 ans au moins, les scientifiques passent leur temps à faire des proclamations destinées à effrayer, comme nous l'avons vu plus haut. On fait peur aux gens ; il n'est pas complètement absurde qu'ils soient effrayés.
Cette tendance à l'irrationalité mène assurément le pays à sa ruine et le rend fragile à tout coup d’État comme celui que nous venons de voir. Pour restaurer la rationalité, on ne peut compter sur les scientifiques, dont les plus nombreux et les plus médiocres tirent parti des peurs existantes. Il faut que les entreprises, en nombre suffisant, comprennent qu'il est de leur intérêt de disposer, sur tout sujet de société, d'ensembles de données suffisamment bien consolidées, et qu'il est de leur devoir d'attaquer en justice toute publication à caractère irrationnel.
Aucune entreprise, isolément, n'a vocation à s'occuper de ces questions, mais elles ont en principe des fédérations, un mouvement (le "MEDEF") et des partis politiques supposés les représenter et défendre leurs intérêts. Tous, sur les vingt dernières années, ont, par leur silence et leur lâcheté, été les complices des gouvernements successifs et ont encouragé la montée des écolos [14]. Il faudrait que les entreprises renouvellent leur représentants, tout comme les électeurs vont renouveler leurs gouvernants, et pour les mêmes raisons. Mais nous aurons viré Macron bien avant que les entreprises se réveillent.
Nous ne pouvons pas garantir le succès de la démarche proposée : depuis le Siècle des Lumières, nous avons vu le déclin puis l'obscurantisme. On n'inversera pas la tendance en une année ou deux. Mais l'occasion est favorable et Nuremberg pourrait succéder à Grenelle plus vite qu'on ne le pense. Au sortir de ce coup d’État, les gens comprennent qu'on les a trompés et ils se peut qu'ils se réveillent ; voir Victor Hugo [15].
Il est important de redonner aux jeunes ce qu'on peut appeler "l'esprit de conquête" : c'est tout le contraire de la précaution. La "conquête" peut être tournée vers le passé (comprendre les civilisations antérieures), vers le présent (comprendre par exemple pourquoi certains territoires manquent d'eau), vers l'avenir (l'exploration, la recherche scientifique).
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
Charles Baudelaire : Le Voyage / Les Fleurs du Mal, 1861
14. Références
[1] Ademe : Le redémarrage économique qui s’annonce peut être l’occasion pour certaines entreprises d’opérer un virage écologique. L’Ademe relance une série d’appels à projets pour changer de dimension. https://www.le7.info/article/14985-entreprises-vers-une-relance-ecologique
[2] Convention Citoyenne pour le Climat
https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_citoyenne_pour_le_climat
[3] TrofimLyssenko
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trofim_Lyssenko
[4] La science sous le Troisième Reich : Biologie, génétique et anthropologie https://fr.wikipedia.org/wiki/Science_sous_le_Troisième_Reich#Biologie,_génétique_et_anthropologie
[5] Wikipedia : urgence climatique https://fr.wikipedia.org/wiki/état_d'urgence_climatique
[6] SCM SA : Le rôle du mathématicien
http://scmsa.eu/SCM_role_mathematicien.html
[7] EDF : Plus loin dans la réduction des émissions de CO2
https://www.edf.fr/groupe-edf/nos-engagements/responsabilite-d-entreprise/plus-loin-dans-la- reduction-des-emissions-de-co2 [8] Paul Deheuvels (de l'Académie des Sciences) : Le réchauffement climatique – Mythes et réalité http://www.scmsa.eu/archive/Deheuvels_Climat.pdf
[9] SCM SA : Les Savonarole du 21ème siècle http://scmsa.eu/archives/SCM_allegorie.pdf
[10] Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Scorpion_et_la_Grenouille
[11] SCM SA : Fiche de compétence "santé"
http://scmsa.eu/fiches/SCM_Sante.pdf
[12] SCM SA, 2015 : Livre Blanc : La lutte contre le Réchauffement Climatique : une croisade absurde, coûteuse et inutile, chapitre III http://www.scmsa.eu/archives/SCM_RC_2015_08.pdf
[13] Wikipedia : Alphonse Baudin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Baudin
[14] Le MEDEF et le développement durable https://www.medef.com/fr/thematiques/content/developpement-durable
[15] Victor Hugo : On se réveillera